Article rédigé par Myriam Khelifi
Aujourd’hui, je fais une petite pause du type d’articles habituels que je rédige pour vous parler d’un sujet qui me va droit au coeur. Vous en avez sûrement déjà entendu parler: notre monde s’est complètement transformé depuis le 25 mai dernier, quand le policier de Minneapolis (dans l’État du Minnesota) Derek Chauvin s’est agenouillé sur le cou de George Floyd pendant 8 minutes et 46 secondes. Ce sont 8 minutes et 46 secondes où Floyd implorait le représentant de l’ordre de le laisser respirer avant d’en succomber un peu plus tard.
Que pouvons-nous comprendre de ce malencontreux événement? Que le racisme systémique est toujours présent. Bel et bien présent. Et qu’il ne suffit pas de «retourner à la normale» dans quelques semaines. Il faut carrément changer le système dans lequel on vit. Un système qui vous avantage ou vous discrimine en fonction de votre couleur de peau. Petit rappel: nous faisons tous et toutes partie d’une seule et même race: la race humaine. Ce concept de «races» – un concept qui nous divise – n’existe pas. Nous faisons tous partie de la même grande famille. Alors, pourquoi s’entêter à se séparer si nous sommes supposés se tenir debout ensemble?
J’espère plus que tout que la mort de George Floyd ne ravivera pas la colère de tous pour s’estomper quelques mois plus tard. Parce que la colère et la rage sont bien présentes. Toutes ces années de silence arrivent à terme. Et il le faut! Ce dont nous sommes témoins présentement est un gigantesque élan de solidarité qui crie à l’injustice envers des millions de personnes, des millions d’êtres humains. Quand c’est trop, c’est trop.
Nous avons tous un rôle à jouer. Dire que le racisme n’est pas présent au Québec ou au Canada est mensonger. C’est ce que j’appelle «volontairement se cacher les yeux». Parce que les gens qui refusent de voir le problème font partie intégrante du problème. La racisme n’a pas de frontières. Et il ne faut pas seulement tuer ou blesser quelqu’un physiquement pour être qualifié de raciste… Un regard insistant, un commentaire sous-entendu ou déplacé, un préjugé ou un stéréotype lié à d’autres minorités visibles peuvent aussi être qualifiées de «racistes» et peuvent engendrer une énorme douleur morale.
Quant aux casseurs qui détournent les raisons très certainement justifiées derrière le mouvement Black Lives Matter lors des manifestations, je n’ai qu’une seule chose à leur dire: vous devriez avoir honte. Votre agissement est purement égoïste et malhonnête. Quand des milliers de gens manifestent partout à travers le monde – en temps de pandémie et de confinement, devrais-je préciser – c’est que c’est nécessaire. Et quand vous détruisez ces protestations pacifiques, vous envoyez promener (oui, c’est le bon terme) tous ceux et celles qui doivent se battre quotidiennement ou qui ont constamment peur d’être discriminés ou blessés à cause de leur couleur de peau ou de leurs origines.
Le racisme est bel et bien présent partout sur la planète. Personne ne peut le nier. Peut-être même qu’il se pointe le bout du nez dans votre propre entourage à la maison, au travail ou avec des amis. Mais, si vous n’aviez qu’une seule chose à vous promettre et à promettre aux autres aujourd’hui, c’est que plus jamais vous ne laisserez passer des gestes à connotation raciste. Plus jamais. Parce que le silence tue. Réellement.
En ce qui me concerne, je comprends très bien que je ne comprendrai probablement jamais la réalité que plusieurs doivent traverser à tous les jours, mais je suis là, à vos côtés. Sincèrement.
À tous les George Floyd de ce monde, le combat ne fait que commencer. Et on ne lâchera pas jusqu’à ce que justice soit rendue. Ça, je peux vous le garantir.
Vous voulez aider vous aussi? Voici des ressources intéressantes pour vous impliquer:
L'Écho-Logique 